13/05/2024

Nous sommes réunis ce matin tous ensemble pour célébrer l’armistice du 8 mai 45. La Seconde Guerre mondiale se termine officiellement en Europe le mardi 8 mai 1945, à 23h01, au lendemain de la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie.

C’est le point final d’un long processus qui a démarré en 1942. Le tournant de la guerre c’est la bataille d'El-Alamein. le 23 octobre 1942. Ce jour-là, en Égypte, l'Afrikakorps du maréchal Rommel recule devant la 8ème armée britannique. C'est le premier coup d'arrêt infligé à l'armée allemande après une guerre éclair qui lui a value d'occuper la plus grande partie de l'Europe continentale et du bassin méditerranéen. Il a été rendu possible par l'héroïque résistance d'une brigade française à Bir Hakeim, au sud du dispositif britannique.

À partir de cette date, les armées allemandes subissent défaite sur défaite et reculent sur tous les fronts. En février 1945, Dresde est écrasée sous les bombes. La jonction des troupes soviétiques et anglo-américaines a lieu le 25 avril 1945 au milieu de l'Allemagne, sur l'Elbe. Le 30 avril, le suicide d’Hitler, terré dans son bunker de Berlin avec son dernier carré de fanatiques, sonne le glas des espoirs allemands. Il revient à son successeur, l'amiral Dönitz, de demander la cessation des combats aux puissances alliées. Celui-ci envoie le général Jodl, chef d'état-major de la Wehrmacht, à Reims, au quartier général des forces alliées du général Eisenhower. La capitulation est signée le 7 mai à Reims, elle est ratifiée le lendemain à Berlin.

Se souvenir, vous le savez, est essentiel. Il faut se souvenir de la fin des combats car c’est un moment heureux. Nous devons aussi comprendre à la lumière de l’histoire, pourquoi les guerres se déclenchent. Au début d’une guerre il y a toujours un agresseur, un agresseur qui profite de circonstances pour déclencher les hostilités. Hitler a toujours utilisé le prétexte des minorités germanophones, soi-disant opprimées, pour voler à leur secours et en profiter pour mettre la main sur les régions concernées. Permettez-moi de faire un parallèle avec Poutine. Même mode opératoire : il agite des nationalistes extrémistes, il vole au secours des populations russophones et il annexe les territoires. Nous l’avons vécu et nous le vivons encore en Ukraine.
Hitler, Poutine, j’arrête le parallèle ici. Une certitude néanmoins : ils font partie de ce type de dirigeants qui font courir un danger permanent aux autres, ils sont de ceux qui ne comprennent que le rapport de force. Qu’il faut être naïf aujourd’hui pour croire que l’on peut faire la paix avec Poutine dans l’état actuel des choses. Poutine, c’est le pouvoir confisqué sur base d’élections où tout ce qui peut représenter une alternative, toutes celles et tous ceux qui se sont levés pour plus de démocratie, ont été persécutés, emprisonnés, assassinés. Permettez-moi d’avoir une pensée aujourd’hui pour Alexeï Navalny, avocat, militant anti-corruption, homme politique et prisonnier politique, mort le 16 février 2024, fort probablement assassiné dans une des prisons les plus dures de Russie.

La guerre existe sur notre continent en Ukraine depuis maintenant plus de deux ans. Le peuple Ukrainien est remarquable de courage et de dignité. Les Ukrainiens ont besoin d’armes, de munitions. J’ai le sentiment qu’ils se battent d’abord pour eux mais aussi un peu pour nous. Nous devons les aider, nous devons rester lucides sur ce qui pourrait être les conséquences d’un effondrement de l’Ukraine. Que ferons-nous si l’Estonie, si la Lituanie, si la Lettonie, toutes trois membres de L’Union Européenne sont attaqués ?

Il y a deux ans, ici même, je me réjouissais avec vous d’une résurgence du sentiment européen dans notre pays. Nous avons une occasion de manifester notre sentiment européen, notre attachement européen, en votant le dimanche 9 juin prochain. Nous aurons le choix puisque près de 20 listes nous seront proposées. Certes l’Europe n’est pas parfaite, elle doit être améliorée dans son fonctionnement et dans la lisibilité de son action mais le projet européen reste séduisant. Le 9 juin il n’est pas question d’élections nationales mais de voter pour des idées. Nous avons le choix, profitons-en.

En 1945 nous sortions d’une guerre terrible. Les pionniers de l’Europe ont puisé dans cette tragédie l’idée que la coopération entre les pays, la construction d’un destin commun étaient les meilleurs remparts à d’autres catastrophes. Aujourd’hui souvenons-nous de ceux qui ont combattus, qui sont morts, qui ont résisté pendant la deuxième guerre mondiale. Aujourd’hui soyons dignes de ceux qui ont construit les conditions de la paix. Aujourd’hui soyons des artisans d’une Europe juste et fraternelle où notre pays a toute sa place.


Vive Verlinghem, Vive la République, Vive la France et Vive l’Europe !